Je suis censée écrire une nouvelle. Enfin, disons qu’elle est entamée mais que je n’arrive pas à m’y mettre suffisamment sérieusement pour la terminer. Ça viendra sans doute. En attendant, comme les fragments c’est plus facile et ça nécessite moins de boulot, un petit texte m’est venu en rapport indirect avec cette nouvelle qui peine à s’écrire. Juste une petite folie qui j’espère n’amusera pas que moi (au pire, c’est déjà ça de pris !).
Dialogue entre un auteur et son personnage. Les dialogues du personnage sont en italique pour mieux les distinguer.
Je suis désolée, monsieur, mais vous devez mourir.
Mais enfin, je ne comprends pas, ce n’était pas comme ça dans la version d’origine, ça disait « mon père était parti », chercher des cigarettes, quoi…
Non, c’est Jean-Marc qui part chercher des cigarettes, vous, vous mourez.
Mais ça serait mieux, que je parte, que tous les hommes de sa vie la quittent…
Désolée, je ne vois pas d’autre solution. Je vais vous écrire une belle scène de mort, promis.
Je pourrais être malade… et puis m’en sortir finalement.
Vous n’y pensez pas, monsieur, c’est une nouvelle-instant, une maladie c’est long, ce n’est pas un instant. Vous mourrez dans un accident de voiture. C’est une jolie mort, vous avez de la chance.
Pff, tout le monde meurt dans cette histoire.
Pas tout le monde. Et puis vous m’ennuyez à la fin. Vous êtes un personnage, je suis l’auteur, je vous ai créé, déjà je suis bien sympa de vous prévenir avant de vous zigouiller. J’en connais qui l’aurait fait comme ça, en douce, pour préserver la spontanéité.
Faudrait la remercier, en plus !
C’est pas tout ça, on a une scène à écrire. Et arrêtez vos jérémiades, sinon je vous appelle Maurice.
Ah, non, pas Maurice.
Ou pire, Jean-Maurice.
C’est bon, c’est bon, je m’installe. Je suppose que c’est moi qui conduis.
Nous allons voir ça…