J’ai récemment participé à une formation sur l’écriture organisée par la Société française des traducteurs et animée par Hédi Kaddour (je la conseille d’ailleurs vivement aux traducteurs parmi vous)…
Il nous a demandé, pour l’une des séances, de faire un croquis d’une boulangerie, boucherie ou autre commerce que nous aimions bien. Cette consigne m’a inspiré deux textes.
D’abord, une réaction un peu épidermique (le texte ci-dessous) car j’ai parfois tendance à contourner les consignes (mon côté rebelle), puis un « vrai » croquis qui suivra prochainement (teasing…).
Je ne vais pas chez le boucher. Je ne vais pas chez le fromager. Je ne vais pas chez le poissonnier. Je ne vais pas chez le maraîcher. Je suis de ces personnes très décevantes qui font leurs courses au supermarché, là où les fruits viennent par avion de l’autre bout du monde, verts à souhait, et sans goût ni odeur. Là où le fromage est pasteurisé et insipide. Là où le poisson est congelé et sent l’eau de Javel. C’est à cause de moi que les petits commerçants ferment, que le centre-ville se désertifie.
Je n’ai pas le temps de flâner dans les marchés, de parler météo avec le charcutier, de goûter les bons petits plats proposés par le traiteur. Je suis la femme pressée, et j’ai mieux à faire.