Il y a quelque temps, je vous avais parlé de ma sœur (c’était dans l’épisode 6, pour les derniers de la classe, petite remise à niveau, hop ! http://adhoctrad.com/blog/?p=332) et de la règle bizarre des humains interdisant toute bagarre au sein de la fratrie. La maturité aidant (après tout, je vais bientôt avoir 5 ans), je mets de plus en plus d’eau dans mon vin (ou, en l’occurrence, dans mon « reste de flaque croupie », que je préfère à l’eau fraîche fournie par l’humaine) et j’arrive (presque toujours) à contrôler mes envies de tataner la figure de Misti. Je respire un bon coup, je fais semblant de ne pas la voir, et je passe mon chemin. Valentin, c’est une autre histoire. Il ne s’appelle pas vraiment comme ça, je vous rassure. Son vrai nom est encore plus bizarre, un truc qui ressemble à « Moustique ». Valentin était là avant moi. Valentin et l’humaine ont des rapports assez privilégiés, dus au fait qu’elle l’aurait sauvé d’une mort certaine. Ça, c’est la version courte qui permet à l’humaine de se faire mousser au maximum. Pour vous en dire un peu plus, il y a de longues années de ça, un 14 février au matin, l’humaine remarqua, en ouvrant les volets, une grosse tâche poilue gâchant le spectacle immaculé d’un jardin enneigé. (C’est beau, non ? J’ai des talents de poétesse). Il tremblait plus que moi devant un rottweiler de 50 kilos. Les humains le ramenèrent à la maison, essayèrent de le réchauffer, sans résultat. Ils appelèrent donc le vétérinaire (thème des épisodes 8 http://adhoctrad.com/blog/?p=357 et 9 http://adhoctrad.com/blog/?p=361) pour vous rafraîchir la mémoire, décidément, je vous gâte) qui proposa de tenter de sauver le mystérieux inconnu contre une somme équivalent à au moins 100 paquets de croquettes. Quelques jours plus tard, de nouveau sur pattes, « Valentin » passa quelques jours à se faire soigner et chouchouter par l’humaine, avant que l’identité de ses véritables propriétaires ne soit révélée et qu’il débarrasse le plancher. Aujourd’hui, neuf ans plus tard, les vieilles habitudes ayant la vie dure, il vient régulièrement se faire câliner sur le bord de la fenêtre. Et je le laisse faire, parce qu’il n’est pas méchant et qu’il fait trois fois ma taille. Au fait, la polyfélinie c’est un crime en France, ou pas ? Je pose la question, parce que franchement, au niveau des valeurs morales, je trouve ça limite, de donner son affection à plusieurs chats, alors que je devrais être la seule, l’unique. Je suis la seule qui a un petit carnet où c’est écrit « Pupuce D. » (carnet que les humains appellent « de santé », je dirais plutôt « de torture », mais c’est encore un de leurs trucs pour se déculpabiliser). Qu’est-ce qu’il ne faut pas accepter pour avoir une maison et un jardin à soi ! Une sœur, un frère adoptif dont on murmure qu’il pourrait en réalité être mon père (il ne manquerait plus que ça)… Pourquoi pas des poules tant qu’on y est ?
Une réponse sur “Journal intime d’un chat domestique – épisode 13”
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Pleine d’humour notre pupuce
Super joli texte qui fait sourire et sourire encore
Merci