S’il y a bien un truc qui m’énerve avec les humains, ce sont les interdits. Je n’ai pas le droit de me faire les griffes contre les poufs, par exemple (alors que je fais bien attention de le faire par en-dessous, là où ça se voit presque pas). Je n’ai pas le droit de monter sur les tables. Et surtout, je n’ai pas le droit de dormir dans la chambre des humains. La pièce du fond ? Ok. La salle de jeux ? Pas de problème. Les chambres des enfants ? Welcome. Mais la chambre des humains, c’est niet. On croirait qu’ils y gardent les cadavres de leurs précédents chats, à voir comment ils s’acharnent à la fermer à clé. J’ai toujours un petit frisson quand je pénètre dans la pièce, un peu comme la femme de Moustaches bleues. Ben oui, le célèbre conte pour chatons, voyons ! Je vous fais marcher. Les chattes sont loin d’être les reines de la maternité, il n’y a qu’à voir comment ma génitrice m’accueille quand j’ose entrer sur son territoire. Donc les contes pour chatons, ça n’existe pas, ne soyez pas si naïfs… Bref. Quand je disais que les humains s’acharnaient à la fermer à clé, ou du moins à bien la claquer pour m’empêcher d’y entrer, je voulais parler de l’humaine. L’humain est beaucoup moins infaillible, heureusement. Mon humaine dit que c’est un truc de mâle de ne pas savoir fermer les portes, y compris celles des placards. (C’est vrai, elle est un peu sexiste, mais comme je suis une femelle, ça ne me dérange pas). Toujours est-il qu’elle prend bien soin que cette pièce me soit inaccessible. Je ne vois pas pourquoi. Y a-t-il un rapport avec les deux ou trois fois où j’ai sauté sur leur lit et miaulé en demandant à sortir alors qu’ils dormaient ? OK, il était 4 heures du matin, mais comment pouvais-je le savoir ? C’est pas comme s’ils m’avaient acheté une montre… (Et en toute franchise, même si je l’avais su, quelle importance ? J’ai envie de sortir, je m’exprime, et ils accèdent à ma demande, contents ou pas). Le truc, c’est que nous, les chats, les interdits, ça nous fait un peu le même effet qu’aux mini-humains. Interdisez aux deux mini-humains de manger des bonbons, ils en cacheront quatre paquets dans leur chambre… Interdisez-moi d’aller me cacher dans le placard de l’humaine et de mettre plein de poils blancs sur ses vêtements… vous avez compris.
La chambre des humains, c’est mon Saint Graal à moi. Pour l’atteindre, il me suffit d’être patiente et d’attendre une faille de l’humain. Il est le dernier à finir de s’habiller le matin ? Bingo. Il remonte dans la journée chercher quelque chose ? Re-bingo. Il me suffit d’être au bon endroit au bon moment et c’est le jackpot. Je me cache tellement bien que l’humaine peut passer des minutes entières à m’appeler et à ouvrir tous les placards, elle ne me trouvera pas. Je ne suis pas grosse, et je suis maligne. Elle a bien trouvé ma cachette une ou deux fois (il faut dire que je laisse parfois des preuves derrière moi, maudits poils !) mais je prends soin d’en changer régulièrement pour brouiller les pistes. Dans un bon jour, quand elle ne se rend pas tout de suite compte de mon forfait, je peux grappiller quelques heures d’un sommeil bien mérité, loin du bruit ambiant de la maison (des mini-humains, quoi). Et même quand elle m’appelle, je ne bouge pas une oreille, et je ne sors de ma cachette que quand elle s’est éloignée, histoire de ne pas la renseigner sur l’emplacement de ma planque… Pas vue, pas prise. C’est peut-être terminé pour aujourd’hui, mais je guetterai la prochaine faille, et je m’y engouffrerai sans pitié.
Elle a de l’humour en plus cette Pupuce
Toujours aussi bavarde .. bravo à l’humaine