Il y a tant d’amour entre eux, tant d’amour et de jalousie, tant d’amour et de chamailleries, tant d’amour et de crispation, de frustration, de délation, de « c’est lui qui a commencé », tant d’amour et de récriminations, tant d’amour et de « j’aimerais ne pas avoir de petit frère », tant d’amour et de pleurs, tant d’amour et de bêtises, tant d’amour et de cris, de hurlements, de punitions, de « il m’a poussé » et de « il n’avait qu’à pas me marcher dessus ».
Il n’y a qu’à voir comme il regarde son grand frère en espérant l’impressionner en poussant le bouchon encore un peu plus loin, le cherchant, le provoquant, le titillant, tout pour qu’il n’oublie pas son existence. Il n’y a qu’à voir l’émotion du grand quand le petit lui fait un bisou devant l’entrée de l’école. Il n’y a qu’à voir comme ils s’ennuient l’un de l’autre quand ils sont séparés, et la joie qu’ils ont à se retrouver. Il n’y a qu’à les voir s’enlacer quand ils pensent qu’on ne les regarde pas, ricaner aux mêmes bêtises qui ne cessent d’être drôles que lorsque l’on les sermonne. Pourvu que cet amour reste là, entre eux, malgré les disputes et les années. Pourvu qu’ils n’oublient pas la chance qu’ils ont d’être deux.