Pour le texte du jour, nous devions imaginer une rencontre entre deux types de livres, choisis au hasard (manga, roman policier, BD, polar, etc.). J’ai tiré au sort « livre d’histoire » et « roman épistolaire »*, voici leur rencontre…
-Bonjour, je me présente : « Les liaisons dangereuses ».
-Bonjour, monsieur… rassurez-moi, vous traitez de la relation ambiguë entre les Etats-Unis et la Russie, n’est-ce-pas ?
-Pardon ? Ah, non, désolé, pas du tout.
-Alors le rapprochement de certains grands groupes politiques avec des groupuscules d’extrême droite ?
-Pas du tout, pas du tout.
-Vous n’êtes tout de même pas dans la… sociologie ?
-On peut dire ça.
-Oh là là, c’est une catastrophe. Excusez-moi, mon cher, mais il semble avoir eu confusion, je ne sais pas pourquoi on m’a placé là, mais c’est une erreur, assurément. Je suis « Grandes problématiques de la Grande Guerre, ou comment la der des der a ouvert la voie à la deuxième guerre mondiale ». Ma place n’est certainement pas au rayon « Fiction ».
-Non, je confirme, vous devriez être dans les fonds anciens.
-Mais je ne vous le permets pas, je vous signale que je suis plus jeune que vous !
-On dit de moi que je n’ai pas pris une ride, que le ton des lettres entre la marquise de Merteuil et Valmont est résolument moderne et, d’ailleurs, on m’a adapté à Hollywood en transposant l’histoire de nos jours !
-Hollywood ? Je vous parle des implications internationales militaro-stratégiques de la première guerre mondiale et vous me parlez de vulgaires lettres érotiques adaptées à Hollywood ? Décidément, nous n’avons rien à faire ensemble.
*NdA Un roman épistolaire est un genre littéraire dans lequel le récit se compose de la correspondance fictive ou non d’un ou plusieurs personnages. « Les liaisons dangereuses » de Pierre Choderlos de Laclos, est un des exemples les plus connus. Quand au livre historique avec qui il échange, ne le cherchez pas, il n’existe pas ailleurs que dans ma tête 🙂
Tu t’en sors bien avec ce dialogue impossible