Trouver le temps

J’ai un petit carnet rose dans le tiroir de ma table de chevet, destiné à capter l’idée géniale qui me viendrait au beau milieu de la nuit. Ça serait dommage de risquer de l’oublier au matin et de rater un prix Goncourt  🙂 Pour l’instant pas d’idée géniale, comme la nuit je préfère dormir (quand je peux), ce petit carnet ne contient qu’un petit texte pour l’instant, celui-ci :

Tous les matins elle se levait en pensant à tout ce qu’elle avait à faire, et elle se disait qu’elle n’aurait pas le temps.

Au fur et à mesure que le temps passait, il disparaissait, il rétrécissait. Les jours passaient et elle n’avait pas pris de temps pour elle. Elle pensait, il faut que je trouve le temps de faire ça, comme si le temps était un vaccin, la cure d’une grave maladie, ou une grande découverte qui changerait le monde.

Le temps est là, à la portée de ceux qui savent l’apprivoiser, les chercheurs de temps, les sourciers, les sorciers qui savent l’envoûter et le piéger, l’empêcher de s’envoler. Il passe en filant devant chacun de nous mais la clé pour l’attraper, ce n’est pas de courir, non, au contraire. Pour le piéger il faut s’arrêter et tendre la main, l’apprivoiser, lui dire des mots doux. Alors peut-être qu’il se donnera à nous, qu’il nous accordera quelques minutes, voire quelques heures pour les plus chanceux.

Trouver le temps comme un archéologue trouve un artéfact. Prendre le temps par la main, pour l’emmener faire un tour. Mais jamais, non, jamais, tuer le temps, il ne vous le pardonnerait pas. Après tout, quoi qu’on fasse, c’est lui qui aura le dernier mot.

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