Ce matin, quand je l’ai vue débarquer en short et casquette, elle qui est plutôt adepte des jolies robes, j’ai compris que ça sentait mauvais. Alors je suis montée sur le toit de la cabane histoire de prendre mes distances. Après tout, on ne sait jamais, s’il lui prenait l’idée de m’embarquer dans son activité pour tisser des liens plus étroits… Croyez-moi, nous sommes suffisamment proches comme ça. C’est mathématique, la distance de sécurité entre le sport (à part la chasse, à petite dose) et un chat est d’exactement un toit de cabane. Apparemment, elle était motivée, elle avait un casque sur la tête et un téléphone dans les mains (l’humain n’est jamais loin de son téléphone, ils auraient bien besoin de cours sur les distances de sécurité, à ce propos). Elle est partie, à peu près aussi enthousiaste que moi quand je vais chez le vétérinaire. J’ai failli lui proposer de lui laisser une place à côté de moi sur le toit, elle aurait bronzé pareil, sans se fatiguer (le souci, c’est qu’elle n’a ni la souplesse ni la finesse requise, ça aurait pu la vexer) mais je me suis dit qu’il fallait la laisser vivre sa vie, commettre ses propres erreurs, c’est comme ça qu’on éduque ses humains. Après j’ai dû m’assoupir, bercée par le petit rayon de soleil du matin, et puis je l’ai vue revenir, 37 minutes et 29 secondes plus tard (officiellement). J’ai eu un peu peur, je dois l’avouer. Elle était mouillée comme si elle avait plongé dans la piscine toute habillée, mais en version rouge pompier. J’ai cru qu’il allait falloir que je lui fasse des massages cardiaques, et comme vous vous en doutez, j’ai de trop petites pattes pour ça. Elle a commencé à faire des mouvements bizarres, genre en posant une jambe contre la chaise de jardin, puis l’autre. Je suppose que c’est un genre de parade des humains quand ils considèrent qu’ils ont fait un exploit. Je l’ai toisée sans faire de commentaire (heureusement que les chats ne savent pas ricaner). Elle m’a jetée un regard plein d’envie (eh oui, cocotte, n’est pas Elizabeth Taylor qui veut !), puis elle est retournée vaquer à ses occupations. Quant à moi, j’ai décidé de prolonger ma sieste de deux heures pour compenser ce surcroît d’activité matinal. Les humains m’épuisent.
3 réponses sur “Journal intime d’un chat domestique, épisode 20”
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Enfin un moment pour écrire et pour nous un moment de grand plaisir
Elle est toujours aussi rigolote cette pupuce
de retour enfin!
Enfin. Je commençais à m’inquiéter pour ce pauvre chat !!!!
A très vite le prochain épisode