Parfois, je « jardine » avec l’humaine. C’est l’une des activités les plus épuisantes – et ridicules – des humains. Je ne sais pas trop pourquoi ils s’agitent ainsi, peut-être pour compenser tout le temps qu’ils passent devant leurs écrans, mais ça leur prend toujours quand il fait beau. Le simple fait de les regarder me donne envie de piquer un roupillon. Alors, pour faire plaisir à l’humaine, et pour lui montrer que je m’intéresse à ses activités, je viens me rouler dans la terre là où elle vient juste d’être retournée. Je montre mon ventre, j’attends l’inévitable câlin, et puis je la regarde s’affairer. Parfois je donne un ou deux coups de patte à une herbe, histoire de mettre ma pierre à l’édifice, et puis je repars me coucher loin de ce bruit et de ces outils avec lesquels elle pourrait se faire mal. L’objectif du jardinage, si j’ai bien compris, c’est d’enlever des trucs qui poussent naturellement dans le sol et ne gênent personne et de les remplacer par des fleurs (aucun intérêt quand on n’est pas une abeille…) ou, pire, par des choses soit disant comestibles, ce qui reste à prouver vu que ça ne ressemble ni de près ni de loin à des croquettes ou à de la pâtée. Puis, une fois cette opération réalisée, d’attendre que les herbes reviennent et que les choses à manger poussent toutes seules, ou quand l’humaine pense à les arroser (ce qui, entre nous, n’est pas très souvent). Ce manège recommence tous les ans au printemps, avant que le jardin ne soit transformé en jungle dès les premières gouttes ou la baisse des températures. Là, les herbes, que les humains qualifient de « mauvaises » (je ne sais pas ce qu’elles leur ont fait) pourront pousser en toute tranquillité, plusieurs mois durant, jusqu’à ce qu’un nouvel accès de mauvaise conscience pousse l’humaine à ressortir ses instruments de torture et à perturber à nouveau la quiétude de mon territoire. Pff, je vous assure, la vie d’un chat n’est pas facile tous les jours…
Une réponse sur “Journal intime d’un chat domestique – épisode 7”
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Tout à fait pupuce …