Journal intime d’un chat domestique – épisode 4

Les humains sont de retour de vacances. Par contre, il en manque deux à l’appel. La première fois que c’est arrivé, j’ai cru qu’ils les avaient oublié quelque part, j’ai cherché dans toute la maison en miaulant, rien n’y a fait. Je me suis dit qu’ils avaient enfin compris la parfaite inutilité des « enfants », mais ils ont refait surface quelques jours plus tard, j’en ai donc conclu que les personnes qui les avaient récupéré s’en étaient lassé aussi. Ils essayent bien de réitérer l’expérience de temps en temps, mais ils reviennent toujours. Ça me rappelle une histoire que me racontait ma maman quand j’étais petite, avec un petit chat qui tentait de retrouver son chemin dans la forêt après avoir été abandonné par ses parents, je ne sais pas si ça vous dit quelque chose… En attendant, j’ai repris mon travail de sape auprès de l’humaine. Je me place pile devant son visage quand elle essaye de travailler, de préférence avec la queue devant sa bouche, ou bien je me mets à sa fenêtre et la fixe jusqu’à ce qu’elle m’ouvre, puis, deux fois sur trois, je continue à la regarder tout en faisant mine de débattre de mon envie de rentrer ou non, puis je fais demi-tour. Je teste ainsi sa capacité à obéir à mes moindres caprices. Je suis assez fière d’elle, elle ne perd que rarement patience. J’évite ce type de manœuvre lorsqu’il pleut ou qu’il fait froid, car il m’est arrivé une ou deux fois de me retrouver bêtement dehors alors que je voulais vraiment rentrer. J’aime également beaucoup attendre à la fenêtre alors que la porte-fenêtre d’à côté est déjà ouverte. Les humains pensent que c’est involontaire. Mais quel intérêt d’entrer dans une pièce si personne ne s’en rend compte ? Il est bien plus satisfaisant de se faire ouvrir, puis de traverser fièrement le salon, la queue en l’air, en direction de la cuisine où l’humaine ne manquera pas d’ajouter quelques croquettes fraîches à mon plat. Avoir des maîtres a son avantage, même si ça demande un gros travail d’éducation.