Exotisme

Ce collier, je sais qu’il plairait à ma grand-mère. Celle d’avant, de mes 10 ans, qui collectionnait les chouettes et des bijoux fantaisie.

Ce modèle ressemble à l’un de ceux qu’elle m’avait donné, d’ailleurs, qui dorment maintenant dans les « bidons » de jouets que mes enfants déballent lorsqu’ils sont chez mes parents.

Mes anciennes babioles, et parmi elles, ce collier coloré, exotique, tout comme celui que j’ai acheté, sans prendre conscience de l’hommage, aujourd’hui.

Et alors que je mets ce collier autour de mon cou, j’ai 10 ans, empruntant les bijoux de ma grand-mère. J’ai 10 ans. Je sais que c’est pas vrai, mais j’ai 10 ans…

Déclaration

J’ai un faible pour ce petit creux en haut de sa nuque. J’aime y promener mes doigts, sentir le grain de beauté à sa gauche et un peu plus haut la racine de ses cheveux. Ce petit creux, rien qu’à lui, je me prends à croire parfois qu’il est rien qu’à moi. Je m’approche un peu plus pour sentir son odeur, celle d’un petit garçon maintenant. Je regrette ce temps pas si lointain où il avait encore cette odeur de bébé, que je sniffais comme une drogue dure, ce parfum qui, j’en suis sûre, ferait fureur dans les boutiques de luxe. Mais il me reste ce petit creux sur sa nuque, ce secret entre lui et moi.

Leçon de dégustation

Je le vois les avaler, comme autant de bonbons, sans les mâcher. Je lui dis qu’il faut au contraire les savourer.

« Prends une seule d’entre elles dans la bouche et dis-moi quel goût elle a. Quelle sensation prend le dessus : l’acidité ou le sucre ? Laisse éclater chacune des petites billes dans ta bouche, laisse-les fondre sous ta langue. Croque les petites graines qui te glissent sur les dents. Ça change tout, n’est-ce pas ? »

Je vois son air concentré, puis les éclats qui traversent ses yeux quand il les ouvre à nouveau, son sourire de contentement.

Voilà comment on mange les framboises.